Alors que de nombreux pays européens, tel que l’Allemagne ou la Suède, ont préféré simplifier leur régime de retraite en ayant recours au système par point, la France, quant à elle, continue de multiplier les réformes de retraite dans un système atomisé et complexe.
Notre système de retraite est assurément devenu trop complexe ! Cela se vérifie, par exemple, en jetant un bref coup d’œil dans les comptes de la caisse de retraite du régime général. En effet, le pourcentage d'erreurs concernant le montant des pensions retraites est proche de 10 %, nous révèlent les rapports de la Cour des comptes sur la CNAV.
Les retards dans le traitement des dossiers sont fréquents, les services étant engorgés par la complexité des carrières et les changements de règles. En conséquence, certaines personnes peuvent rencontrer de fortes difficultés de trésorerie lors d'un départ à la retraite en attendant le paiement de leur pension.
La superposition des régimes n'arrange pas les choses. Pour les cotisants au régime général, il y a, au minimum, une affiliation à l'Arrco, pour la retraite complémentaire, et une à l'Agirc pour les cadres. Aujourd’hui, n’étant pas nécessairement toute sa vie salarié du privé, il est de plus en plus fréquent de cotiser durant sa carrière à un ou deux autres régimes. Or, les poly-pensionnés (cotisants à plusieurs régimes) sont pénalisés par les règles de calcul.
Si l’on vient cumuler la complexité des régimes de retraite à la multiplicité des régimes, cela ne coûte pas seulement cher en frais de fonctionnement, estimés à environ 6 milliards d'euros chaque année, selon une étude 2013 d’Accenture. Cela impacte également le droit des citoyens à la compréhension des règles de sécurité sociale qui leur sont appliquées. Certains sont alors susceptibles de commettre des erreurs d'interprétation.
Pourtant, une simplification de nos régimes de retraite est possible. Le passage à un régime unique par points, par exemple, aurait l'avantage de résoudre beaucoup des défauts du système actuel (complexité, opacité, inégalités, lisibilité, erreurs...) mais impliquerait une transition qui ne pourrait se faire que sur une période assez longue.
« Le passage au système par points, bien que complexe, n’est pas impossible, mais cela nécessite une forte volonté et du courage politique » conclut Emmanuel Grimaud, Président Fondateur de Maximis Retraite et de simul-retraite.fr.
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr