Bientôt une retraite à 70 ans pour les Suisses ?

jeudi 2 juin 2016

Une réforme actuellement débattue au Parlement suisse envisage plusieurs mesures d’austérité pour résorber le déficit de l’assurance vieillesse. Le patron de Swiss Life juge le texte insuffisant, et défend l’idée d’un âge légal repoussé à 70 ans !

Comment rétablir l’équilibre de la caisse de retraite Suisse ?

L’Assurance Vieillesse et Survivants, l'AVS, qui fournit aux Suisses leur retraite de base, souffre depuis plusieurs années d’un déséquilibre croissant en raison de l’augmentation du poids des retraités par rapport à celui des actifs.

En 2015, le déficit financier de cet équivalent suisse de la CNAV a atteint la somme record d’un demi-milliard de francs suisses, soit environ 450 millions d’euros. Pour y remédier, le Conseil fédéral a élaboré un projet de réforme actuellement examiné par le Parlement.

Les mesures contenues dans le texte s’annoncent plutôt ambitieuses, et incluent notamment une augmentation de 1,5% du taux de TVA, dont le produit sera intégralement reversé à la caisse de compensation de l’AVS.

Surtout, le projet de loi doit aligner l’âge légal de départ à la retraite des femmes – 64 ans – sur celui des hommes, à 65 ans.

Il restera certes possible de partir dès 62 ans, mais en subissant une forte décote.

A l’inverse, tous ceux qui accepteront de rester dans la vie active au-delà de 65 ans et jusqu’à 70 ans en seront récompensés par une pension bonifiée. Le taux de conversion du capital retraite en pension, enfin, va être progressivement abaissé pour passer de 6,8 à 6 % en quatre ans.

 

Faudra-t-il aller plus loin ?

La future réforme de l’assurance-vieillesse suisse suffira-t-elle à rééquilibrer le système ?

Patrick Frost, Directeur général du groupe Swiss Life, la juge au contraire bien trop timide. Arguant que « nous vivons non seulement plus vieux, mais aussi plus longtemps en bonne santé », ce dernier a indiqué lors d’une récente interview avec le SonntagsZeitung que l’âge de départ à la retraite devrait être progressivement repoussé à 70 ans pour véritablement garantir la viabilité du système…

Patrick Frost, dans le même temps, reconnaît qu’un tel scénario est très irréaliste dans l’immédiat, et qu’il ne pourrait de toute façon se concrétiser sans l’apparition de nouveaux modèles de temps de travail et de carrière dans les entreprises.

La diminution du taux de conversion, de même, doit être selon lui encore plus sévère et devrait être réduit bien en-dessous de 5 % : une perspective douloureuse pour les Suisses, et qui impliquerait de cotiser bien davantage qu’aujourd’hui pour une pension de retraite équivalente !



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