Selon la Direction de la Recherche des Études de l'Évaluation et des Statistiques (DREES), l'espérance de vie augmente en France en 2018.
Que devez-vous retenir du rapport de la DREES ?
Vous pouvez retenir trois indicateurs de l'espérance de vie :
L'indicateur le plus pertinent à étudier pour prévoir votre départ à la retraite est l'espérance de vie sans incapacité à 65 ans.
Pourquoi ?
L'allongement de la durée de cotisation est souvent justifié par des besoins de financement accrus des retraites du régime général et de certains régimes spéciaux (SNCF, RATP ...) dû au vieillissement de la population. L'enjeu financier est d'autant plus pressant en cas de faible natalité et de faible solde migratoire. L'enjeu est donc aussi démographique.
Plus la population vieillit, plus le ratio actifs cotisants / retraités est faible (ou proche de 1), plus l'effort de financement du régime pèse sur les actifs.
Selon la DREES, entre 2008 et 2018, l'espérance de vie à la naissance a augmenté de 1 an pour les femmes, 1 an et 10 mois pour les hommes.
A retenir
"L'évolution au cours des dix dernières années (2008-2018) a été plus favorable aux hommes.
Les femmes ont toujours une espérance de vie supérieure aux hommes, mais l'écart se resserre".Synthèse de l'étude DREES
En 2018, l'espérance de vie en bonne santé diminue de 5 mois pour les femmes, mais progresse de 10 mois pour les hommes (et de 8 mois sur la période 2008-2018).
A retenir
Si l'espérance de vie des hommes augmente, la hausse est principalement due à la progression de l'espérance de vie sans incapacité de 10 mois entre 2017 et 2018.
Voici l'indicateur essentiel que vous souhaitez connaître pour votre retraite !
Si l'on doit juger si un allongement de la durée de cotisation est acceptable pour une génération ou non, vous pouvez prendre en compte cette espérance de vie sans incapacité à 65 ans. Si l'on augmente la durée de cotisation de 3 trimestres quand cette espérance de vie augmente de 2 ans (sur une même période), la mesure de recul de l'âge du taux plein peut paraître juste.
A contrario, une augmentation de la durée de cotisation non parallèle à la durée de vie en bonne santé pourrait apparaître comme un recul. En effet, le temps de vie en bonne santé serait réduit.
Ce qu'on peut dire de votre espérance de vie sans incapacité à 65 ans
Bonne nouvelle : l'indicateur augmente pour les hommes et les femmes !
En 2018, l'espérance de vie sans incapacité à 65 ans atteint 11,2 ans pour les femmes; 10,1 ans pour les hommes, soit à peine 1 an d'écart.
En bref, à partir de 65 ans, les femmes vivent en moyenne plus de 11 ans. Les hommes un peu plus de 10 ans.
D'après les chiffres de l'INSEE, l'espérance de vie à 65 ans (sans prise en compte de l'incapacité) était de 23,2 ans pour les femmes, et de 19,4 ans pour les hommes; soit une différence de plus de 3 ans.
Hommes / femmes : pourquoi une telle différence entre l'espérance de vie à 65 ans avec ou sans prise en compte de l'incapacité ?
Selon la DREES, "la part des années vécues sans incapacité au sein de l'espérance de vie diminue légèrement", avoisinant 79 % pour les hommes et 75 % pour les femmes.
A retenir
"Les femmes continuent de vivre plus longtemps que les hommes mais l'absence d'écart significatif de l'espérance de vie sans incapacité entre les femmes et les hommes indique que les années de vie supplémentaires dont jouissent les femmes sont vécues avec certaines limitations d'activité."
Source : Communiqué de presse de la DREES
Êtes-vous lésé par l'allongement de la durée de cotisation prévue dans le cadre de la réforme Touraine (2014) ?
La réforme Touraine prévoit un allongement de la durée de cotisation de 41 ans et 3 trimestres (167 trimestres) pour les générations nées sur la période 1958-1959-1960 à 43 ans (172 trimestres) pour tous les assurés nés à partir de 1973.; soit un allongement de 1 an et 1 trimestre de la durée de cotisation des actifs français.
Exemple sur la période 2008-2018 : qui est gagnant ?
La hausse de l'espérance de vie sans incapacité à 65 ans des femmes ne parvient pas à couvrir l'augmentation de la durée de cotisation. Elles ont gagné 1 an et 2 mois, soit moins que l'allongement de la durée requise pour accéder au taux plein (de 1 an et 3 mois).
Dans ce cadre, les hommes sont gagnants. Leur allongement de l'espérance de vie est légèrement supérieur à l'allongement de la durée de cotisation prévu en 2014.
(1 an et 5 mois > 1 an et 3 mois)
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr