La rentrée 2020 est marquée par les dernières actualités de la réforme des retraites : âge pivot, CFDT, compensations pour les enseignants ...
Simul-retraite.fr fait le point pour vous sur les principales actualités de la semaine.
Laurent Berger était l'invité du JT de 20h de France 2 dimanche dernier, le 5 janvier 2020.
Le président de la CFDT a proposé une solution pour sortir du conflit social contre la réforme des retraites : la mise en place d'une conférence de financement des retraites en remplacement de l'âge pivot.
L'âge pivot est LA mesure de cette réforme qui reste fermement rejetée par la CFDT.
Découvrez ici l'invention de Laurent Berger sur l'âge pivot au 20h de France 2.
Pour rappel, le gouvernement souhaite mettre en place :
La réforme paramétrique rejetée par la CFDT
Pas question d'âge pivot pour la CFDT.
Édouard Philippe dit que pour tendre vers l'équilibre financier du système de retraite, il conviendra à l'avenir de travailler plus. Il a cependant reconnu que la proposition d'une conférence de financement était une "bonne idée". Il dit n'être "fermé sur aucune modalité".
Le Premier ministre souhaite l'instauration de cet âge pivot, mais surtout "d'aboutir aussi vite que possible à un compromis".
"Il est de ma responsabilité de veiller à ce que le système futur soit équilibré. Je crois que cet équilibre sera atteint parce que les Français et les Françaises travailleront un peu plus longtemps. Je ne dis pas que c'est populaire, que ça leur fera plaisir, mais je suis sûr qu'ils le comprennent".
Édouard Philippe - RTL - Mardi 07 janvier 2020
Si la proposition de la CFDT n'est pas retenue, une autre solution de sortie de crise pourrait se présenter : un âge pivot avec une décote temporaire et non plus définitive.
L'âge pivot comme proposé par Jean-Paul Delevoye
Dans le cadre de cette réforme des retraites, l'exécutif souhaite donc mettre en place un âge pivot, fixé au départ à 64 ans et assorti d'un mécanisme de bonus/malus.
Les assurés subiraient une décote de 5 % par année manquante pour tout départ avant 64 ans (l'âge pivot).
Par exemple, si un assuré décide de partir à 63 ans, sa pension serait calculée avec une décote de 5 %.
Un assuré qui déciderait de partir à 62 ans subirait lui une décote de 10 %
De même, pour tout départ après 64 ans, les assurés connaitraient une surcote de 5 % par année supplémentaire.
5 % pour un départ à 65 ans, 10 % pour un départ à 66 ans...
Le système de bonus/malus proposé serait appliqué définitivement : une décote qui impacterait le montant des pensions versées chaque année de retraite.
Le point sur l'âge pivot et le système de bonus / malus tel que proposé dans le rapport Delevoye
Les principales gagnant(e)s de l'âge pivot de 64 ans
L'âge pivot serait très favorable pour les plus de 100 000 actifs qui partent chaque année à 67 ans.
Dans le système actuel, la plupart de ces assurés doivent attendre l'âge du taux plein automatique de 67 ans pour bénéficier de l'annulation de la décote (1,25 % par trimestre manquant). Ce départ tardif est dû au fait que certains assurés n'ont pas validé assez de trimestres pour bénéficier du taux plein, à cause d'une carrière heurtée, atypique ou passée à temps partiel.
Les femmes serait les principales bénéficiaires de l'âge pivot de 64 ans, ou de l'abaissement de l'âge du taux plein de 67 à 64 ans.
Malgré des carrières atypiques ou passées à temps partiel, les femmes pourraient tout de même profiter de leur retraite complète - à taux plein - dès 64 ans.
La proposition de Richard Ferrand
Le président de l'Assemblée Nationale propose que la décote ne soit pas appliquée de manière définitive aux montants des pensions.
La décote définitive deviendrait une décote temporaire.
Dans le cadre du rapport Delevoye, un assuré qui, par exemple, partirait à 62 ans, subirait une décote de 10 %.
Pour une pension mensuelle d'un montant de 1 500 €, cet assuré y perdrait 150 € chaque mois et ce chaque année passée à la retraite.
Selon cette proposition du président de l'Assemblée, ce même assuré perdrait 150 € par mois pendant 3 ans.
Passés ces 3 ans de malus, il pourrait profiter de sa pension sans décote (à l'image des règles en vigueur à l'AGIRC-ARRCO).
Le point complet sur le calcul de votre pension de base et complémentaire dans le système actuel
N.B
Si cette mesure est retenue, le taux du bonus/malus pourrait être, ceci dit, reconsidéré.
Ici, la comparaison chiffrée est juste utilisée pour vous expliquer le mécanisme proposé.
Une mesure qui pourrait séduire le gouvernement et les syndicats pour deux raisons :
Mardi 07 janvier : Muriel Pénicaud, Agnès Buzyn et Laurent Pietraszewski face aux syndicats
Les ministres du Travail, de la Santé et les secrétaires d'État chargés des Retraites et des Comptes publics ont reçu les partenaires sociaux cette semaine.
L'âge pivot n'était pas au programme des discussions cette semaine.
Cette journée était l'occasion de traiter spécifiquement des enjeux de pénibilité et de la gestion des fins de carrière.
En effet, l'exécutif souhaite conserver un âge de départ universel malgré le fait que certaines professions soient pénibles et d'autres non.
L'idée pour le gouvernement est de rester ferme sur cet âge de départ universel, mais souhaite mettre en place une compensation afin d'améliorer la gestion des fins de carrière.
Le Jeudi 09 janvier : une nouvelle journée de mobilisation
Comme annoncé par la CGT de Philippe Martinez, la mobilisation contre la réforme reprend ce jeudi.
"L'appel a été lancé par l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU, dès le 18 décembre, à la sortie d'un entretien avec le Premier ministre Édouard Philippe à Matignon. Pour cette journée de mobilisation, Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total, a brandi la menace d'un arrêt de production dans les raffineries."
Source : francetvinfo.fr
Retraite progressive, fins de carrière à l'hôpital, minimum de pension et transitions : les négociations continueront du lundi 13 au vendredi 17 janvier 2020. Le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministres le vendredi 24 janvier prochain.
Une profession particulièrement inquiète au sujet de cette réforme des retraites : les enseignants devraient eux aussi bénéficier de compensations.
Afin de compenser la perte du critère actuel des "6 derniers mois" dans le calcul des pensions, le gouvernement prévoit des augmentations de traitement (de leur salaire) pour un montant global estimé à 10 milliards d'euros sur une période de 15 ans.
Selon le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, les enseignants devraient bénéficier de revalorisations salariales d'un montant compris entre 400 et 500 millions d'euros par an, et cela chaque année sur la période 2021-2037.
"Je vous le dis tout net, il serait inacceptable que les professeurs perdent le moindre euro de pension compte tenu de cette application."
Édouard Philippe devant le CESE - mercredi 11 décembre
Le point sur les concessions accordées aux fonctionnaires et libéraux
Les Français opposés au projet en l'état
Selon le dernier sondage Elabe pour l'Opinion, deux tiers des Français (66 %) se disent en effet opposés à l'âge pivot.
Plus de la moitié des Français (53 %) sont opposés à la réforme en l'état, et disent soutenir le mouvement de contestation dans les transports.
L'avis des Français sur les concessions accordées à certaines professions
Si deux-tiers des sondés (62 %) estiment que les concessions accordées à certaines professions dénaturent le projet initial, il est bon de noter que plus de la moitié (56 %) considère que ces concessions sont justifiées.
Les Français toujours favorables aux principes de la réforme
Ceci dit, à l'image des résultats du baromètre 2019 simul-retraite.fr, les Français soutiennent toujours les grands principes de cette réforme des retraites :
[ À LIRE ]
Les résultats du baromètre 2019 simul-retraite.fr
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Rendez-vous vendredi prochain !
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr