Rappelons le, la retraite progressive permet à un salarié de passer en douceur à la retraite, via un passage à temps partiel, compensé par la perception d’une partie de sa retraite.
Par exemple, un salarié qui passe aux 4/5ème soit 80% touche 20% de sa retraite en même temps. Lorsque le salarié liquide définitivement sa retraite, celle-ci est recalculée au vu des paramètres actualisés au jour de sa liquidation définitive (trimestres et points supplémentaires).
La loi de 2014 sur les retraites a partiellement simplifié le dispositif, mais elle a surtout rajouté la possibilité pour le salarié de bénéficier d’une retraite progressive 2 ans avant l’âge légal. Autrement dit, le salarié qui a eu 60 ans en 2015, dont l’âge légal est de 62 ans (en 2017) pouvait mettre en place une retraite progressive dès ses 60 ans.
C’est une excellente nouvelle !!
On désespérait que ce dispositif ne rencontre pas son public. Dans le Baromètre simul-retraite.fr de 2014, 40% des salariés déclaraient souhaiter une retraite progressive, pour 0,3% de retraites progressives effectivement mises en place. Le décalage était criant entre les aspirations des salariés et les pratiques des entreprises. Cette évolution dès 2015 montre le début d’une tendance de fond.
De même que les cumul emploi retraite représentent déjà 30% des nouveaux retraités depuis 2010, autre attente forte des actifs, 20% dans le Baromètre simul-retraite.fr, avec une augmentation constante, la retraite progressive est aussi un schéma intéressant pour un départ à la retraite en mode « atterrissage en douceur ».
Ces dispositifs alternatifs de départ à la retraite, comparé à la rupture brutale, sont l’avenir de notre système de retraite. Ils permettent de concilier l’envie de travailler des salariés et de ne pas être remerciés brutalement, la nécessité d’équilibrer nos régimes de retraites, d’augmenter le taux d’emploi des plus de 60 ans, fut-ce à temps partiel, et de limiter la chute de revenus du « semi-retraité ».
Pour l’entreprise, ces solutions sont une vraie alternative aux plans de départ ou aux ruptures conventionnelles en minimisant le coût financier, humain, social, en savoir-faire, et en redonnant du sens au lien entreprise / salarié.
Bref, un vrai schéma gagnant – gagnant.
Malgré l’assouplissement de la loi 2014, la retraite progressive rencontre encore quelques obstacles. Le premier est la difficulté à la mettre en place pour des personnes au « forfait jour ». L’autre concerne la nature du contrat. En particulier, sur le cumul emploi retraite, des réticences existent encore quant au fait de signer un nouveau CDI, alors que le CDD n’est pas adapté. Il conviendrait donc d’assouplir également ces dispositifs par la mise en place d’un « CDD semi-retraite », qui aurait la possibilité d’être renouvelé plusieurs fois. En effet, pourquoi empêcher les renouvellements successifs dès lors que salarié et employeur sont d’accord ?
En attendant la publication des chiffres 2015 du cumul emploi retraite, on ne peut que se réjouir de la montée en puissance de cette solution particulièrement intéressante pour les entreprises, les salariés et les comptes publics. Les entreprises ont tout à gagner à s’engager dans ces schémas créatifs et alternatifs. Il en va de la capacité de notre économie à être capable de gérer la transition vers un allongement de la durée de vie, et également de la durée d’activité dans une approche plus souple et moins manichéenne.
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr