Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis janvier 2015, la collecte nette des contrats d’assurance-vie – soit la différence entre les cotisations versées par les assurés et les prestations reçues – a été systématiquement positive tous les mois. Le phénomène tranche par exemple avec la décollecte sévère enregistrée sur les livrets A pendant la même période, probablement en raison de l’abaissement de leur taux d’intérêt.
La Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) estime que la collecte nette des contrats d’assurance-vie s’élève à 1,4 milliard d’euros pour le mois de mai 2016. C’est légèrement mieux que la performance enregistrée en mai 2015, et qui atteignait 1,3 milliard d’euros. Sur les cinq premiers mois de l’année, les assureurs ont enregistré une collecte positive de 11 milliards d’euros.
L’encours total de l’assurance-vie franchit un cap symbolique à la fin mai, et s’élève désormais à 1600,2 milliards d’euros : un montant largement supérieur à n’importe quel autre produit d’épargne en France.
La baisse progressive de rentabilité des fonds en euros semble persuader toujours davantage d’épargnants des bienfaits des unités de compte, qui ne garantissent pas contre une perte en capital mais permettent d’espérer des plus-values plus conséquentes.
Avec 2,4 milliards d’euros versés par les assurés sur ces supports d’investissement au cours du mois de mai, les unités de compte ont représenté 22,22 % de l’ensemble des cotisations, contre 77,78 % pour les fonds en euros. Ce montant est certes encore timide, et indique que l’épargnant moyen reste fidèle à un profil d’investissement très sécuritaire. L’évolution est cependant visible : au mois d’avril, les unités de compte ne représentaient que 19 % des cotisations.
La réallocation de l’épargne des Français vers des supports plus dynamiques représente un enjeu de grande importance pour les assureurs. Ces derniers, en effet, éprouvent des difficultés grandissantes à maintenir une rémunération décente pour leurs fonds en euros dans un contexte de taux au plancher sur les marchés monétaires.
L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a d’ailleurs tiré le signal d’alarme dès le mois de mai 2016, et évoque une « menace pour la rentabilité et la solvabilité » des assureurs si rien n’est fait.
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr