Le titulaire d’un contrat d’assurance-vie multi-support dispose d’un large choix d’investissements, mais reste en définitive toujours soumis au même dilemme : il pourra privilégier soit la garantie en capital d’un fonds en euros, au prix d’un rendement de plus en plus faible (2,5% en moyenne en 2014), soit le dynamisme des unités de compte, contre un risque de moins-value.
Les nouveaux contrats euro-croissance forment désormais une troisième voie médiane, avec un principe simple : pendant les huit premières années du contrat, le capital investi par l’épargnant n’est pas garanti contre les risques de perte. Au bout de cette période, et dans le pire cas de figure comme un mauvais comportement des marchés financiers, le titulaire du contrat obtient la garantie de récupérer au moins la totalité de ses versements. En pratique, il pourra cependant espérer une plus-value confortable : sans obligation de garantir le capital en permanence, un fonds euro-croissance peut en effet se permettre d’être plus diversifié qu’un fonds en euros classique, et l’espérance de gain à long terme est donc plus élevée.
Predica, filiale assurance-vie de Crédit Agricole Assurances, a été le premier assureur à lancer ce nouveau support d’investissement. Nommé Objectif programmé, « ce support croissance / euro-croissance répond, dans le contexte actuel de taux bas, à la nécessité de proposer aux clients qui le souhaitent de nouvelles solutions innovantes dont les perspectives de rendements sont supérieures à celle du fonds euro » indique Prédica dans son communiqué de presse.
Les contrats euro-croissance, dans leur forme actuelle, affichent quelques handicaps qui pourraient freiner leur diffusion auprès du grand public. D’un point de vue technique, le fonctionnement du produit est rendu complexe par la coexistence de deux compartiments différents, l’un étant dédié aux produits sécurisés (obligations) et l’autre aux placements plus spéculatifs. C’est l’assureur lui-même qui, en fonction de l’évolution des taux d’intérêt sur le marché obligataire, va arbitrer une partie plus ou moins importante de votre épargne dans l’un ou l’autre.
Le faible rendement actuel des obligations contraint les fonds euro-croissance à leur réserver une plus grande partie du capital, ce qui ne favorise pas l’attractivité du produit. Le fonds euro-croissance récemment lancé par l’AFER, à titre d’exemple, table sur un rendement bonifié de 5% sur dix ans par rapport à un fonds en euros, soit 0,5% par an : la rémunération du risque consenti par l’épargnant, en conséquence, pourrait se révéler assez faible au final.
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr